La Fondation Bakalania tire la sonnette d’alarme après un nouvel incident impliquant des miliciens Maï-Maï sur le lac Édouard. Le vendredi 4 avril 2025, deux moteurs hors-bord appartenant à des pêcheurs de Vitshumbi ont été restitués par ces hommes armés, dans la zone de Luandati, située entre Mutimatsanga et Bighoma, sur la côte nord-est du lac. Mais cette restitution n’a eu lieu qu’après le paiement d’une somme jugée exorbitante : 600 000 francs congolais.
Selon la Fondation, ces moteurs avaient été arrachés de force, en même temps que des poissons, aux pêcheurs qui exercent déjà leur métier dans un contexte extrêmement difficile. « Nous dénonçons fermement cette menace à l’encontre des pêcheurs, en particulier en cette période déjà marquée par une précarité économique accentuée par la baisse significative des ressources halieutiques dans le lac Édouard », a déclaré la Fondation dans un communiqué.
L’organisation insiste sur la nécessité de garantir la sécurité des pêcheurs, dont l’activité représente pour beaucoup l’unique source de revenu. « Leur sécurité doit être une priorité pour garantir leur subsistance et leur dignité », poursuit-elle.
La Fondation Bakalania a tenu à remercier les différentes parties prenantes, en particulier l’autorité locale, qui se sont mobilisées pour obtenir la libération de ces équipements essentiels à la pêche. Toutefois, elle appelle à aller plus loin.
Elle exige la mise en place d’enquêtes indépendantes pour identifier les auteurs de ces actes et les traduire en justice. « Ces miliciens ternissent l’image de nos Wazalendo, ces patriotes engagés au front pour défendre notre pays et rétablir la paix. Il est inacceptable que de tels abus se poursuivent sans conséquences », martèle la Fondation.
En outre, elle déplore la résurgence des menaces similaires perpétrées par d’autres groupes Maï-Maï basés sur la côte ouest du lac, notamment à Taliha, où des pêcheurs continuent de subir des actes d’intimidation, d’extorsion et de violence.
Face à cette situation préoccupante, la Fondation Bakalania en appelle à l’administrateur du territoire de Lubero afin qu’il prenne des mesures urgentes et concrètes pour sécuriser les zones de pêche et restaurer la confiance des communautés riveraines dans l’autorité de l’État.
La rédaction