La Fondation Bakalania exprime sa vive inquiétude face à la situation humanitaire alarmante qui prévaut dans plusieurs agglomérations du territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu. Kirumba, Kayna, Magheria, Bukununu et Lunyasenge sont parmi les localités les plus touchées par une crise multiforme.
À Kirumba, commune rurale située le long de la route nationale RN2 entre Goma et Butembo, et à Kayna, son village voisin, les conditions de vie deviennent de plus en plus précaires. À Magheria, dans la chefferie de Baswagha, ainsi qu’à Bukununu, à environ 80 kilomètres du centre de Lubero, la population est confrontée à une malnutrition croissante. Lunyasenge, localité située sur la côte ouest du lac Édouard, connaît également une situation très préoccupante.
Selon les informations recueillies sur place, plusieurs facteurs aggravent cette crise, notamment le changement climatique qui compromet gravement la production agricole locale, combiné à une flambée des prix des produits alimentaires sur les marchés. Cette double pression place les familles dans une vulnérabilité extrême.
La Fondation dénonce également une crise sanitaire grandissante. Les cas de choléra sont en hausse, particulièrement à Lunyasenge, où la population utilise les mêmes rivières et ruisseaux pour faire la lessive, la vaisselle, voire pour consommer une eau non traitée provenant directement du lac. Le manque d’infrastructures sanitaires adéquates et des conditions d’hygiène déplorable exposent les habitants, notamment les enfants et les personnes âgées, à des risques sanitaires majeurs.
Face à cette situation, la Fondation Bakalania lance un appel pressant aux autorités locales, aux organisations humanitaires ainsi qu’à la communauté internationale. Elle plaide pour une intervention rapide afin d’améliorer l’accès à l’eau potable, de renforcer les structures sanitaires et d’apporter une assistance alimentaire d’urgence. Elle encourage par ailleurs la mise en place de programmes de nutrition ciblés, le soutien aux agriculteurs locaux et l’ouverture de voies d’écoulement vers les marchés extérieurs.
La Fondation insiste sur la nécessité de construire des forages dans les zones en pénurie d’eau, et de promouvoir l’agriculture biologique grâce à des programmes d’accompagnement adaptés aux réalités locales.
Enfin, elle exhorte la population à observer les règles d’hygiène de base pour limiter la propagation des maladies, tout en renouvelant son appel à la solidarité nationale et internationale pour sauver des vies et restaurer la dignité des communautés affectées.
Rédaction