Le sommet tripartite de Luanda en Angola, qui devait marquer un tournant dans la résolution de la crise du Nord-Kivu, a échoué à atteindre ses objectifs. Réunis autour de la table, le président Félix-Antoine Tshisekedi, le président rwandais Paul Kagame et Joao Lourenço, ont vu leurs discussions échouer à apporter des solutions concrètes à la violence qui déchire la région. Les réactions ne tardent pas à fuser, notamment dans le Nord-Kivu où les opinions sont loin d’être optimistes.
Le parti politique LGD, dirigé par Bruno Mwitowere dans la province du Nord-Kivu, a immédiatement réagi en affirmant qu’il ne restait plus aucune illusion quant à la voie diplomatique pour résoudre le conflit. « Nous ne pouvions rien attendre de ce sommet. La diplomatie est devenue une farce face à l’attitude du président Kagame, qui montre clairement qu’il n’y a aucune volonté de résoudre la crise », déclare Ajabu Mwitowere Bruno. Cette déclaration met en lumière le fossé qui se creuse entre les attentes populaires et l’approche diplomatique menée par les chefs d’État.
Dans la même veine, Adjabu Mwitowere Bruno, président fédéral du LGD au Nord-Kivu, est catégorique. « Tant que nous serons en position de faiblesse, aucune négociation ne sera à notre avantage », affirme-t-il avec force. Selon lui, le sommet de Luanda n’a fait que confirmer que la recherche de la paix par la voie diplomatique ne fera qu’aggraver la situation. « Nos territoires sont en train d’être conquis, et le président Kagame, soutenant le M23-RDF, n’a aucune pression pour se rendre à la table des négociations », poursuit-il.
Le climat de mécontentement s’est intensifié parmi les habitants du Nord-Kivu, qui se sentent abandonnés par les dirigeants politiques. Les forces armées congolaises, selon les analystes, sont perçues comme mal équipées pour contrer l’offensive du M23-RDF. « Le président Tshisekedi doit comprendre que la paix ne viendra pas uniquement par des négociations, mais par la force », insiste Mwitowere Ajabu Bruno. Un appel à une reprise des combats et à une offensive militaire est désormais considéré par certains comme la seule voie pour espérer forcer le M23 à négocier.
Dans plusieurs villages du Nord-Kivu, les habitants témoignent de l’ampleur de l’invasion et de l’absence de réaction concrète du gouvernement central. « Nous avons perdu la confiance dans le processus de paix », déclare un habitant de Goma. « Il est temps d’agir pour protéger nos vies et nos terres. »
Alors que les voix s’élèvent pour une révision de la stratégie gouvernementale, certains plaident pour une approche plus ferme. « Le président Tshisekedi doit donner l’ordre d’attaquer pour que nous puissions entrer dans une position de force et forcer le M23 à négocier », conclut Mwitowere Bruno.
Le sommet de Luanda a donc révélé, selon beaucoup, l’incapacité de la diplomatie à répondre aux aspirations de paix du peuple congolais. Dans ce contexte, la question se pose : comment la RDC pourra-t-elle se sortir de cette impasse ? Les mois à venir seront décisifs.
Par Claude Baguma