Le débat sur la révision de la Constitution congolaise s’intensifie, et un acteur majeur de la société civile s’invite dans la discussion : le mouvement Citoyen Filimbi. Ce mardi 17 décembre 2024, lors d’une déclaration publique à Goma, Christophe Muyisa, coordonnateur national chargé des réseaux de Filimbi, a vivement critiqué toute tentative de modification de la Constitution. Selon lui, ces démarches relèvent d’un « coup d’État constitutionnel et institutionnel visant à troubler l’ordre démocratique dans le pays déjà fragile ».
Dans cette déclaration, Muyisa Christophe a souligné que la révision constitutionnelle envisagée par certains partisans du pouvoir ne rien d’autre qu’un « Coup d’État masqué ». Il exprime ses préoccupations face à une initiative qui, selon lui, met en péril l’équilibre politique du pays et risque de prolonger indéfiniment le pouvoir du président Félix Tshisekedi dans la dérive.
Le mouvement citoyen Filimbi met en avant que le changement de la Constitution pourrait mettre en cause la légitimité même du président Tshisekedi. Christophe Muyisa a rappelé que c’est cette même Constitution qui a permis à Félix Tshisekedi d’accéder au pouvoir en 2018, 2023 et que toute tentative de modification pourrait réduire la crédibilité et la légitimité de son mandat. » Si le président ose toucher à cette Constitution, il remet en cause sa propre légitimité », a affirmé Christophe Muyisa membre du mouvement citoyen Filimbi lors de la conférence de presse.
Le mouvement citoyen Filimbi suit de près l’évolution du débat autour de la révision ou changement de la Constitution. Ils affirment être prêts à intervenir avec tous les moyens légaux nécessaires pour empêcher ce qu’ils considèrent comme une tentative de manipulation du système politique au profit d’un pouvoir éternel. « Nous serons vigilants et prêts à nous opposer à toute manœuvre visant à changer la Constitution pour assurer une pérennité au pouvoir en place », a martelé Christoohe Muyisa.
Au-delà de la question constitutionnelle, le mouvement Filimbi insiste sur l’urgence des véritables problèmes du pays, notamment les conditions sociales des Congolais. « L’urgence n’est pas le changement de la Constitution, mais la situation sociale désastreuse de notre peuple. C’est cela qui devrait mobiliser l’ensemble des forces vives de la nation », a déclaré Christophe Muyisa.
Pour Filimbi, la révision constitutionnelle n’est qu’une diversion pour échapper aux vraies questions qui préoccupent les Congolais. La priorité devrait être accordée aux réformes sociales, économiques et politiques qui amélioreront les conditions de vie des citoyens. Ce mouvement se positionne ainsi comme un acteur de la société civile cherchant à rappeler les responsables politiques à leurs devoirs envers la population
Le mouvement citoyen Filimbi appelle à une mobilisation populaire pour défendre la Constitution actuelle et empêcher toute tentative de modification qui ne servirait qu’à prolonger indéfiniment le mandat du président Felix Tshisekedi. « Nous invitons les Congolais à se lever et à défendre ce qui est leur droit : une Constitution qui assure un pouvoir démocratique et respectueux des principes de la République », a ajouté Christophe Muyisa.
La tension entre les défenseurs de la révision et les opposants à cette initiative soulève des interrogations sur l’état de la démocratie en République Démocratique du Congo. Le pays, qui a connu de nombreuses années de conflits et de tensions politiques, semble aujourd’hui à la croisée des chemins. « Si nous acceptons de modifier la Constitution pour plaire à un seul homme, nous mettons en péril tout ce pour quoi notre peuple a lutté », a averti Christophe Muyisa.
Le débat sur la révision de la Constitution est loin d’être clos, et les voix de la société civile, telles que celle de Filimbi, continueront à peser dans la balance. La question demeure : quelle direction prendra le pays ? Celle d’une démocratie renforcée ou celle d’un pouvoir prolongé au détriment de la volonté populaire ?
En attendant, le mouvement Filimbi affirme qu’il restera mobilisé et prêt à défendre la Constitution et les droits du peuple congolais.
Par Claude Baguma