Le député national Willy Mishiki a sévèrement interpellé le gouvernement congolais, dénonçant l’inefficacité de l’état de siège en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, le qualifiant de « limité » et « non productif ».
Entouré de certains élus de ces provinces, Mishiki a souligné que « depuis l’instauration de l’état de siège, aucune ville n’a été reprise » et que la situation sécuritaire reste préoccupante. Il a également regretté que les députés soient ignorés dans les discussions législatives, affirmant : « Nous ne sommes pas des garçons de course ».
Il a insisté sur le rôle des élus dans les décisions majeures concernant le pays : « Nous devons être écoutés et impliqués dans les choix qui façonnent l’avenir de la nation. »
Fermement déterminé, Mishiki a affirmé : « Nous ne serons pas pris en étau à Kinshasa. Si nécessaire, nous irons sur le terrain pour défendre notre pays. » Il a ainsi réitéré la détermination des élus à contribuer à la résolution de la crise sécuritaire.
Mis en place en mai 2021 pour contrer les groupes armés dans le Nord-Kivu et l’Ituri, l’état de siège n’a pas atteint ses objectifs escomptés. La violence persiste, plongeant les populations locales dans une profonde insécurité.
Les critiques de Willy Mishiki traduisent une exaspération croissante au sein de la classe politique face à la gestion de la crise sécuritaire par le gouvernement. Elles constituent également un appel à une plus grande implication des députés dans la recherche de solutions durables pour la paix dans l’est du pays.
L’état de siège, qui suspend certaines libertés civiles et confère des pouvoirs accrus aux militaires, divise l’opinion. Si certains le jugent nécessaire pour combattre les groupes armés, d’autres dénoncent ses effets négatifs sur les droits humains et son manque d’efficacité.
Le débat reste ouvert, et les déclarations de Willy Mishiki relancent la réflexion sur les moyens de ramener la sécurité et la stabilité dans l’est de la RDC.
Par Gloiredo Ngise