Les habitants de l’enclave de pêche de Vitshumbi, dans le territoire de Rutshuru, traversent un véritable calvaire depuis plusieurs jours en raison d’une coupure du réseau Airtel. Cette situation fait suite à l’occupation de cette localité par les rebelles du M23, aggravant un quotidien déjà marqué par une crise sécuritaire.
Une communauté plongée dans l’incertitude
Privés de connexion, les habitants se retrouvent isolés, incapables de communiquer avec leurs proches ou d’accéder à des informations cruciales. Cette coupure impacte particulièrement l’évacuation des poissons, principale activité économique de la région, vers les centres de consommation.
« Nous ne savons pas à quel saint nous vouer. Chaque jour, nous espérons un retour à la normale, mais sans succès », confie un habitant, désespéré par la situation.
La quête de signal : des arbres aux terrains dégagés
Pour pallier l’absence de réseau, certains habitants escaladent des arbres dans l’espoir de capter un signal. Les espaces vides tels que les parkings, les terrains de jeux ou encore le stade de l’école primaire Vitshumbi, surnommé Kitere, sont devenus des lieux prisés pour tenter de se connecter.
« C’est devenu une habitude. Nous montons là-haut pour essayer de capter un signal et échanger avec nos proches, mais aussi pour vendre des crédits mobiles », explique un vendeur de crédits prépayés, concentré sur son téléphone. Cette quête désespérée témoigne de l’importance cruciale de la communication pour la population locale.
L’alternative Orange : une solution limitée
Face à cette coupure, certains habitants se tournent vers l’opérateur Orange, dont le réseau reste rare dans la région. Les quelques zones où il est accessible sont rapidement saturées par des personnes cherchant désespérément à passer des appels ou à envoyer des messages.
« C’est une véritable course contre la montre pour trouver un signal », déclare Madame Francine Kahindo, épuisée par ces allers-retours incessants.
Une menace accrue pour la sécurité
Dans un contexte où la communication est essentielle, cette absence de réseau complique la gestion des alertes en cas de danger. Les rumeurs se propagent rapidement, alimentant la peur et l’anxiété au sein de la communauté.
Alors que les habitants de Vitshumbi continuent d’espérer un retour à la normale, leur calvaire illustre la vulnérabilité des populations locales face aux défis sécuritaires et technologiques.
Par Victoire Katembo Mbuto