« Mamundyoma souffre en silence », alerte Emmanuel Kadukima, notable du territoire de Beni, en visite dans cette localité enclavée située sur l’axe Mbau-Kamango. Au cœur de son message : la situation sanitaire alarmante dans cette partie du Nord-Kivu, longtemps abandonnée à elle-même et marquée par des années de violences dues aux exactions des rebelles ADF.
Le centre de santé de Mamundyoma, qui devrait être un lieu de soulagement pour la population, n’est qu’une ombre de lui-même. Il est logé dans une ancienne maison en planches, construite à l’origine par la société SODERU en 2007 pour héberger des cantonniers affectés à la réhabilitation de la route Mbau-Kamango. Ce bâtiment, prévu pour des usages temporaires, a depuis été reconverti en centre de santé par la communauté locale, faute d’alternative.
Mais aujourd’hui, la structure est à bout de souffle. Les planches sont pourries, les murs effondrés par endroits, et les équipements médicaux, rudimentaires, peinent à tenir dans un espace devenu dangereux, aussi bien pour le personnel soignant que pour les patients. « Ce n’est plus un centre de santé, c’est une ruine dans laquelle on tente de sauver des vies », déplore un infirmier sous anonymat.
Face à cette détresse, Emmanuel Kadukima interpelle le gouvernement provincial du Nord-Kivu ainsi que les autorités nationales. « On ne peut pas laisser cette population souffrir ainsi. Mamundyoma a été fortement secouée par les attaques des ADF, et jusqu’ici, elle ne bénéficie d’aucun appui conséquent. C’est inadmissible », martèle-t-il.
Au-delà de l’État, un appel pressant est lancé aux ONG, aux agences humanitaires et aux personnes de bonne volonté. « Si une organisation peut aider à reconstruire un centre de santé digne de ce nom ici, elle sauvera des centaines de vies. Mamundyoma mérite d’être vue, entendue, et secourue », plaide Kadukima.
Alors que les caméras sont braquées ailleurs, PK25 attend encore son tour. Dans ce coin oublié du groupement Babuba Kisiki, l’urgence est bien réelle, et l’aide, plus que jamais, nécessaire.
Gloiredo Ngise