Dans une décision qui interpelle, le Conseil de sécurité des Nations Unies a voté à l’unanimité pour une nouvelle prolongation du mandat de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco). Ce renouvellement intervient malgré l’annonce d’un retrait progressif de la mission, censé s’achever d’ici fin 2024.
Cette décision suscite des interrogations sur l’efficacité de cette mission onusienne, qui, depuis plus d’une décennie, peine à rétablir une paix durable dans l’Est de la RDC, une région marquée par des conflits armés persistants.
Une décision pour accompagner le processus de paix
Le renouvellement d’un an du mandat de la Monusco est inscrit dans la résolution 2765, adoptée pour soutenir les efforts diplomatiques en cours, notamment le processus de Nairobi, visant à ramener la paix dans la région des Grands Lacs. Par ailleurs, les États-Unis ont encouragé le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame à renforcer le processus de Luanda pour désamorcer les tensions.
Un échec qui se répète ?
Cette prolongation intervient dans un contexte de contestation croissante. En avril dernier, à la demande du gouvernement congolais, une première phase de retrait de la Monusco a été enclenchée, avec le départ d’environ 2 000 Casques bleus du Sud-Kivu. Cette décision faisait suite à des vagues de manifestations populaires dénonçant l’inefficacité de la mission.
Pendant ce temps, la situation sécuritaire continue de se détériorer. Dans le territoire de Lubero, les combats entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, se sont intensifiés. Aucune aide significative de la Monusco pour appuyer l’armée congolaise n’a été signalée, alimentant le sentiment de frustration et de désillusion parmi les populations locales.
La prolongation du mandat de la Monusco marque-t-elle une volonté de redynamiser ses actions ou un énième cycle sans fin ? Si les défis restent immenses, la communauté internationale doit également repenser son approche pour répondre efficacement aux aspirations de paix et de stabilité des populations congolaises.
Par Victoire KATEMBO MBUTO