Kinshasa est frappée, depuis ce matin, par la pénurie de transport en commun, conséquence de la grève déclenchée ce lundi par les conducteurs des taxi et taxi-bus.
Malgré la grève, certains conducteurs, soucieux des populations qui doivent rejoindre leurs lieux de travail en ce premier jour de semaine, ont choisi de ne pas observer la grève. Ils ont cependant été très moins nombreux que leur bonne foi n’a pu empêcher des colonnes humaines se former le long de grandes artères, se rendant, à pieds, au travail.
Cette bonne foi, par contre, a favorisé la renaissance du phénomène « evandeli mabe » qui consiste à accueillir plus de passagers que le nombre de sièges prévus dans un taxi ou un taxi-bus.
Dans les taxis, les clients sont quasi-contraints se se mettre à deux devant aux côtés du chauffeur et à quatre ou plus dans le siège arrière.
Ce phénomène, interdit depuis plusieurs années par les autorités, a notamment été observé par les reporters d’Infos.cd le long de l’avenue de la Libération (ex-24 novembre), l’une des principales voies vers la Gombe où se concentrent les organisations publiques et privées.
Ce phénomène, qui a refait surface dans un contexte de crise, n’a pas offusqué certains passagers. C’est le cas de Henry, croisé à quelques encablures de l’école Révérend Kim qui voit en la renaissance de ce phénomène, une stratégie des conducteurs pour aider les agents à gagner leur poste de travail le plus tôt et le plus rapidement possible.
« Ils (conducteurs) n’ont pas de choix vu que le transport est difficile. Ils ne peuvent que faire ça pour aider les gens qui doivent aller au travail avant que la situation ne soit réglée », a-t-il expliqué.
Et, le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, a convoqué une réunion d’urgence ce même lundi pour trouver une solution à ce problème qui a négativement impacté sur la mobilité des populations kinoises.