La rentrée scolaire pour l’année académique 2024-2025 a été gravement perturbée à Goma, au Nord-Kivu, en raison d’un double coup dur : les grèves dans les écoles publiques et la déclaration d’une journée de ville morte par des mouvements citoyens pro-démocratie.
À l’Institut de Goma (INSTIGO), seulement une dizaine d’élèves étaient présents parmi des milliers attendus, tandis que les enseignants se trouvaient également absents. « Les enseignants sont là, mais pas les élèves », a déploré le préfet de l’établissement.
La situation était identique à l’école primaire Matunda, où un faible nombre d’écoliers ont assisté à une journée sans enseignants en grève.À l’école primaire Sebyera, les tentatives pour démarrer l’année scolaire ont échoué en l’absence d’enseignants et d’élèves.
Monsieur Muhiirwa Bailanda Joseph, directeur de l’école, a exprimé son mécontentement face à ce qu’il considère comme une attente vaine des inspecteurs scolaires.Les responsables éducatifs espèrent que la situation se stabilisera dès demain, 3 septembre.
« Les parents ont préféré protéger leurs enfants aujourd’hui en raison de la situation sécuritaire. Nous espérons une reprise normale dès demain », a déclaré Rwibuka Mukama Vincent, préfet de l’institut Bemba Gombo.Pendant ce temps, les écoles du territoire de Nyiragongo, voisin de Goma, ont suivi le calendrier scolaire et a accueilli des élèves et enseignants.
L’inter-syndicale des enseignants a appelé au boycott de la rentrée en raison du non-respect de la promesse gouvernementale d’augmenter les salaires, tandis que les mouvements citoyens ont organisé une journée de ville morte pour protester contre le déploiement des troupes kényanes dans le cadre de la Monusco.
Les perturbations sont également amplifiées par les cérémonies funéraires pour les 200 déplacés décédés récemment. Environ 20% des écoles privées ont néanmoins ouvert leurs portes, offrant un répit dans cette journée chaotique pour les familles gongoises.
Par Claude Baguma, Goma