À Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, les dreadlocks sont encore souvent associées à des stéréotypes négatifs. Portées surtout par les hommes, elles évoquent pour certains des figures de délinquance ou de marginalité. Des perceptions héritées en grande partie de l’histoire coloniale et de représentations culturelles biaisées.
Pourtant, les dreadlocks ont une signification bien plus profonde. C’est ce qu’a tenu à rappeler Madame Soki Mulekya, entrepreneure et promotrice de la marque Kama Beauty, à l’occasion de l’événement « Dread Power, l’élégance enracinée » organisé à Yole Africa. Cette initiative visait à revaloriser les dreadlocks comme symbole d’identité, de discipline et de résistance.
« Le dreadlock est l’expression identitaire africaine. C’est une capacité de discipline, de résistance, et une beauté qui transcende les normes imposées par les Occidentaux lors de la colonisation », a-t-elle déclaré.
Pour elle, porter les dreadlocks revient à honorer un héritage culturel millénaire et à affirmer une identité singulière et digne. Elle plaide pour une reconnaissance de cette esthétique dans l’espace public.
L’événement s’est clôturé par une exposition et des témoignages émouvants de personnes arborant les locks malgré les jugements sociaux, y compris dans leurs propres familles. Pour eux, les dreadlocks sont un acte d’ancrage, de fierté et de résistance culturelle.
Victoire Katembo Mbuto