Dans une époque où la visibilité est souvent confondue avec l’impact, Abigaël Sivay, 20 ans, incarne une figure singulière , celle d’une Miss qui ne cherche pas seulement à briller, mais à éclairer. Originaire de Goma, au nord-est de la République Démocratique du Congo, la jeune femme se positionne par son engagement, sa créativité, et une vision résolument tournée vers l’impact social.
Née le 1er août 2004, dans une ville marquée par la résilience , Abigaël est la fille de Muhindo Sivayhalwa JB et de Masika Joëlle. Elle grandit dans un environnement où les défis comme face à une insécurité persistante et l’éruption volcanique forgent le caractère. C’est au Lycée Chem chem qu’elle découvre le modélisme et la couture, deux disciplines qu’elle adopte comme un langage artistique et identitaire.
« Chaque tissu que je touche raconte une histoire, chaque création est une manière de dire qui je suis », explique-t-elle.
Son univers stylistique est nourri de son héritage culturel congolais, qu’elle revendique avec fierté. À travers ses créations, elle célèbre une jeunesse audacieuse, féminine, ancrée et moderne dans la tradition.
Derrière le glamour, la ténacité
Avant d’arborer la couronne, la route a été semée d’embûches. Les réalités économiques, les jugements faciles, les moments de doute autant d’épreuves qui auraient pu l’arrêter. Mais Abigaël a choisi de transformer chaque difficulté en levier de croissance.
« J’ai pleuré, j’ai chuté, mais je n’ai jamais abandonné. Chaque épreuve m’a aiguisée. » témoigne-t-elle les yeux visiblement fondus des larmes.
En 2023, elle décroche son premier titre Miss SKV pour la première fois alors qu’elle était encore élève au Lycée Chem Chem. La même année, Abigaël était finaliste du concours de Miss Africa up malheureusement la finale n’avait pas eu lieu pour des raisons non encore élucidées par les organisateurs. Un an plus tard, elle est sacrée Miss Académia 2024-2025, une consécration qui marque une nouvelle étape dans son parcours.« Une couronne, ce n’est pas une fin en soi. C’est un moyen d’amplifier sa voix, de porter un message, et surtout, de se mettre au service des autres. » dit-elle avec un un brin de sourire aux coins de larves.
Porter une voix, pas seulement un titre
À rebours des stéréotypes souvent associés aux concours de beauté, Abigaël Sivay affirme une vision exigeante de son rôle. Pour elle, être Miss, c’est être utile, incarner une cause, et provoquer le changement.
« Je ne veux pas être admirée, je veux être nécessaire. Je ne cherche pas la perfection, je cherche l’impact. » renchérit-elle.
Militante de l’élégance consciente, elle veut incarner une jeunesse lucide, engagée, qui refuse les illusions de la facilité. À l’heure où les réseaux sociaux fabriquent des stars instantanées, elle choisit la profondeur, la construction patiente, la voix qui éveille. « Dans une génération où les polémiques font la mode, je choisis l’objectivité. Je choisis d’être Miss pour être la porte-voix des oubliés. » insiste-t-elle.
Une étoile au service des autres
Loin des strass superficiels, Abigaël aspire à construire une carrière qui dépasse les podiums. Elle rêve de projets concrets, d’initiatives citoyennes, et de programmes de formation pour les jeunes filles. Sa vision est claire ,utiliser sa notoriété pour impacter durablement. « Je ne suis pas là pour exister dans un cadre figé. Je veux transformer la réalité. » affirme-t-elle. « Je ne veux pas briller, je veux éclairer. » conclut-elle.
Victoire Katembo Mbuto à Goma