La ville de Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, est plongée dans une crise sécuritaire chronique. Deux semaines après la prise de contrôle par la rébellion du M23, l’insécurité continue de s’intensifier. Dans la nuit du 10 au 11 février, plus de huit personnes ont perdu la vie, tant dans la ville de Goma que dans les villages voisins du territoire de Nyiragongo. Les scènes de violence ont été accompagnées de crépitements de balles, semant la peur et la désolation parmi les habitants.
Au village de Kiziba 2, situé au nord de Goma, le chef de village a été assassiné avec trois de ses enfants : un garçon et deux filles. Les témoignages locaux évoquent des hommes armés comme étant à l’origine de cette tragédie, mais de nombreuses questions demeurent sans réponse. Dans un message nécrologique lancé sur les réseaux sociaux, le notable du territoire de Nyiragongo, M. Mihigo Sebuhoro Ezechiel, a exprimé sa préoccupation face à ce meurtre.
« C’est avec amertume que nous avons la profonde douleur d’annoncer la mort de notre chef de village Kiziba 2, Papa Kimanuka Musekura Prosper, ainsi que ses trois enfants, dont un garçon (Benjamin) et deux filles (Safi et Iragi), dans la nuit du 11 février 2025, par des bandits non identifiés. Paix à leurs âmes. Que cette triste nouvelle parvienne à toute la communauté Kumu, partout dans le monde, ainsi qu’à tous les amis et connaissances de la République Démocratique du Congo », a-t-il écrit.
À Goma, les habitants vivent dans la peur. Malgré la nomination des autorités de la coalition M23-AFC, l’insécurité persiste. De nombreux habitants hésitent à se plaindre, craignant des représailles de la part des nouvelles autorités. Certains attribuent la montée de la violence à l’invasion de la prison centrale de Munzenze, qui aurait libéré des criminels de longue date. Cependant, les acteurs de la société civile et les experts semblent silencieux face à cette escalade de l’insécurité.
La situation à Goma soulève de nombreuses interrogations : qui est responsable de cette recrudescence de violence ? Quelles sont les mesures prises pour protéger les civils ? Et surtout, comment mettre fin à ce cycle de souffrances ? Ces questions préoccupent de plus en plus les habitants de la région, qui vivent dans une incertitude grandissante, en attendant des réponses concrètes et une véritable action pour rétablir la paix.
La rédaction