Le Nord-Kivu est en guerre, mais une autre bataille, plus insidieuse, se joue dans les couloirs de l’EPST/NK1, au sein des écoles protestantes conventionnées des provinces éducationnelles Nord Kivu 1 et Nord Kivu 3. Alors que la population souffre des affres du conflit, une dénonciation retentissante met en lumière des pratiques inhumaines de certaines autorités scolaires.
Pour Richard Kambale Paani, cadre et notable du Nord-Kivu, révèle un tableau sombre : « des responsables de l’EPST, encore en intérim, profitent de l’instabilité pour remplacer des agents de l’État et influencer la désactivation de leurs salaires pour des motifs fallacieux. Au lieu de faire preuve de résilience et d’encadrement, ces autorités se laissent animer par le népotisme, le tribalisme et la corruption, plaçant leurs proches aux dépens des agents en place. »
Les chefs d’établissements ne sont pas épargnés, étant eux aussi visés par des remplacements abusifs orchestrés par les responsables des églises. Ces pratiques créent un climat de guerre froide et de conflits latents au sein des institutions éducatives. Le coordinateur provincial des ECP NK1 et 3, a été pointé du doigt, appuyant les cas illustratifs des écoles de l’église Philadelphie, de la 8e CEPAC et du CCM.
Cette situation est d’autant plus préoccupante qu’elle se déroule en dépit d’une note circulaire du DINAT interdisant les mises à jour sur les listes de paie dans les zones sous occupation. De nombreux agents ont fui la situation sécuritaire depuis janvier dernier, et risquent maintenant d’être victimes de comportements irresponsables, se retrouvant sans salaire et sans emploi.
Face à ces abus, l’appel de Richard Kambale Paani est clair : l’implication des autorités compétentes est urgente pour stopper ces pratiques néfastes. L’heure n’est pas à la désactivation des salaires ou à la mise à jour des fichiers de paie, mais à la protection des agents de l’État victimes de la guerre. Il souligne qu’une autorité administrative en intérim n’a pas le droit de prendre des décisions aussi importantes que la révocation ou la désactivation du salaire d’un agent.
M. Kambale lance un appel vibrant à la communauté nationale et internationale pour qu’elle se penche sur la situation de ces agents. Il s’oppose avec force au népotisme, au tribalisme, à la corruption et à la désactivation des salaires des agents de l’État dans les zones de conflit, insistant sur la nécessité d’attendre la fin des hostilités et le retour total de la paix pour que les contentieux soient traités en bonne et due forme.
La rédaction