Les déclarations incendiaires du président rwandais Paul Kagame, tenues lors du 25e anniversaire du « Jour de la libération » au Rwanda, continuent de susciter des réactions indignées. Parmi les voix qui s’élèvent, celle d’Emmanuel Kadukima, acteur politique congolais engagé pour la paix et la souveraineté nationale, s’est montrée particulièrement ferme. Il condamne avec vigueur les propos de Kagame, qu’il qualifie de « provocation inacceptable » et de « sabotage délibéré du processus de paix engagé à Washington ».
« Remettre en cause la légitimité du président Tshisekedi, élu par le peuple congolais, est une insulte à notre souveraineté nationale », a déclaré Emmanuel Kadukima. Pour lui, les accusations du président rwandais ne relèvent pas seulement d’un désaccord politique, mais d’une tentative claire de torpiller les efforts de désescalade dans la région des Grands Lacs.
Paul Kagame avait notamment affirmé que Félix Tshisekedi n’avait pas été élu, mais « appelé au bureau pour recevoir le pouvoir », allant jusqu’à nier l’existence même des élections de 2023 en RDC. Ces propos, selon Kadukima, traduisent « une arrogance et un mépris dangereux pour les institutions démocratiques d’un État souverain ».
En dénonçant ces déclarations, Emmanuel Kadukima alerte également sur les risques que fait peser Kigali sur la paix régionale. « On ne peut pas signer un accord à Washington et dix jours plus tard tenir un discours de guerre à Kigali », fustige-t-il. « Cela révèle un double jeu cynique : d’un côté, la façade diplomatique ; de l’autre, la stratégie du chaos. »
Kadukima appelle la communauté internationale à « sortir de sa complaisance » face à ce qu’il considère comme « des actes d’agression camouflés sous un faux prétexte de sécurité ». Il fait ici référence à un rapport confidentiel de l’ONU évoquant la présence de 6 000 soldats rwandais dans l’Est de la RDC, un déploiement non reconnu officiellement par Kigali, mais interprété comme une ingérence militaire flagrante.
Le leader congolais exhorte Kinshasa à rester ferme et à poursuivre l’établissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire. Il insiste aussi sur l’importance de la justice pour les victimes des conflits récurrents dans l’Est du pays. « Le temps de l’impunité doit cesser. Trop de sang a coulé. Nous devons rester vigilants face aux fauteurs de guerre, même s’ils se présentent en artisans de paix devant les caméras. »
Pour Kadukima, la paix ne peut reposer sur des compromis fragiles ni sur des discours ambigus. Elle doit s’appuyer sur la vérité, la justice et le respect mutuel entre États. Et à ses yeux, « Paul Kagame a clairement choisi la voie de la confrontation ».
Alors que les discussions de Doha doivent se poursuivre dans les jours à venir, Emmanuel Kadukima appelle les médiateurs internationaux, en particulier les États-Unis et le Qatar, à faire preuve de fermeté. « L’accord de Washington ne doit pas être une vitrine diplomatique de plus. Il doit être suivi d’actes concrets, de sanctions si nécessaire, et d’un suivi rigoureux. »
La rédaction