Depuis un an, le Général Major Peter Cirimwami Nkuba est à la tête de la province du Nord-Kivu, une province longtemps en proie à l’instabilité et à la violence. Sa nomination avait suscité de grands espoirs parmi la population, qui voyait en lui un leader capable de restaurer la paix et de relancer le développement.
Cependant, force est de constater que les résultats se sont révélés plutôt mitigés.« Nous attendions des changements concrets, mais la situation reste préoccupante », déclare Julio Kambale Makeusa, député provincial élu du territoire de Nyiragongo. Sa critique met en lumière un sentiment d’insatisfaction croissant au sein de la population, qui espérait un rétablissement rapide de la sécurité et des infrastructures.
L’année écoulée a été marquée par une recrudescence des violences armées. Les affrontements entre les terroristes du M23-RDF et armés loyaliste continuent de ravager certaines régions, et les civils paient un lourd tribut.
Selon plusieurs rapports , des milliers de déplacés ont été enregistrés, et les conditions de vie demeurent précaires. « Le Général Nkuba n’a pas su contenir l’escalade de la violence », souligne Kambale Makeusa Julio, qui appelle à une action plus décisive de la part des autorités.En matière de réformes, le Général Nkuba a mis en place plusieurs initiatives, notamment la création de comités de sécurité locaux.
Bien que ces structures aient pour objectif de renforcer la collaboration entre les forces de sécurité et la communauté, leur efficacité reste à prouver. Les habitants se plaignent d’un manque de communication et de coordination, rendant les mesures de sécurité souvent inefficaces.Les défis économiques ne sont pas en reste. Le secteur agricole, pilier de l’économie du Nord-Kivu, souffre d’un manque de soutien et d’investissements. « La population a besoin de moyens pour vivre dignement », insiste Kambale Makeusa Julio.
Les promesses de développement économique tardent à se concrétiser, et la frustration monte parmi les agriculteurs et les entrepreneurs locaux.Sur le plan social, la situation humanitaire est alarmante. Les services de santé et d’éducation restent insuffisants, aggravés par des budgets souvent limités. Les parents, inquiets pour l’avenir de leurs enfants, interpellent les autorités : « Que comptez-vous faire pour améliorer nos conditions de vie ? »Malgré ces défis, certains observateurs estiment qu’il est encore possible d’inverser la tendance.
Des experts en sécurité et en développement suggèrent que des partenariats plus forts avec les organisations non gouvernementales et la communauté internationale pourraient apporter des solutions durables. « Le dialogue est essentiel pour avancer », conclut un analyste local.Au terme de cette première année, le Général Nkuba doit donc redoubler d’efforts pour transformer l’espoir suscité par sa nomination en actions concrètes. L’avenir du Nord-Kivu dépendra de sa capacité à écouter les préoccupations de la population et à répondre aux urgences qui se font toujours plus pressantes.
Par Claude Baguma