La société civile de force vive du territoire de Nyiragongo dénonce la persistance des actes barbares commis par les agents de l’ordre lors de la traque des motards, dans le cadre de l’exécution de la décision du gouverneur de la province interdisant la circulation des motards après 18h.Un récent incident a eu lieu le vendredi soir, dans le village de Buhombo, situé dans le groupement de Monigi en territoire de Nyiragongo, où deux personnes ont été tuées par balle par des agents de l’ordre alors qu’ils poursuivaient des motards.
Selon Thierry Gasisiro, secrétaire de la société civile force vive de Nyiragongo, les agents de l’ordre ont tiré à balles réelles après que les motards se sont échappés, atteignant deux passants qui n’étaient pas des motards.
« Nous dénonçons avec la plus grande fermeté les actes barbares commis par les agents de l’ordre lors de la traque des motards, en exécution de la décision du gouverneur de la province. Ce vendredi soir encore, dans le village de Buhombo, des militaires ont pourchassé des motards circulant après 18h. Une fois arrivés au niveau de Buhombo, les motards poursuivis ont réussi à s’échapper, et c’est alors que les militaires ont commencé à tirer à balles réelles, touchant deux personnes non motards, habitants du village, qui ont malheureusement perdu la vie », a-t-il déclaré.
Tout en présentant ses condoléances aux familles endeuillées, ce responsable de la société civile demande aux autorités urbaines de reconsidérer cette décision interdisant la circulation des motos après 18h. Il souligne que, depuis la mise en place de cette mesure, l’insécurité persiste, entraînant même la perte de vies humaines. Il appelle également les motards à respecter la décision prise par le gouverneur militaire du Nord-Kivu, car leur non-conformité met en péril leur propre vie ainsi que celle des autres citoyens.
« En raison de ces actes barbares, nous demandons au gouverneur militaire de reconsidérer cette mesure qui ne semble apporter aucune amélioration, car l’insécurité est même devenue pire qu’auparavant dans la région. Nous exhortons également les motards à se conformer à la règle de ne plus circuler après 18h, car ils mettent en danger leur propre vie et celle des paisibles citoyens », a-t-il ajouté.
Il est à rappeler que c’est depuis le mercredi 10 janvier 2024 que le maire de la ville de Goma (Nord-Kivu) a interdit la circulation des motos au-delà de 18 heures locales, sur instructions du Comité provincial de sécurité. Cependant, cette décision a été diversement accueillie par la population, et les motards ont estimé qu’elle leur a été imposée sans préavis.
Par Faida Dorcas, Goma